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Photo du rédacteurCindy et Louis

Surprise à l’arrière du bateau

Ce matin, je me lève pleine d’énergie. J’ai envie de mettre de la musique forte pour réveiller Louis, mais je sais comment le sommeil est précieux sur l’eau alors je le laisse dormir. Je n’ai pas à attendre très longtemps. Je vais à la salle de bain et quand je sors, il est déjà dans le cockpit. Je lui dit que j’ai de l’énergie, il est content et avant même de déjeuner, il me fait monter les deux voiles. Il me brûle donc pour le reste de la journée. Je lui avais dit de me laisser manger, mais bon, il l’aura voulu. J’ai moins d’énergie par la suite. L’important c’est que je me sens revivre et ça fait du bien.



318 miles nautiques avant d’arriver aux Canaries.

On profite de l’après-midi pour discuter et relaxer.


Je vous parlais de l’anticyclone récemment, et bien voilà, on commence la route pour en sortir. Retenir, on commence! Donc, pour vous aider à visualiser, imaginez un anneau. Nous avons donc commencé au haut de l’anneau avec le vent bâbord amure, ce qui nous faisait donc pencher vers tribord. C’est mon amure préférée. Plus simple de se promener à l’intérieur du voilier et d’y faire pipi. On est un peu penché vers l’arrière sur le siège donc assez stable. Nous avons ensuite eu 1 - 2 jours avec moins de vent en étant au centre de l’anneau. Maintenant nous avons entamer notre passage dans le bas de l’anneau, donc vous comprendrez que le vent arrive maintenant de l’autre côté, donc tribord amure, ce qui nous fait pencher vers bâbord. Mais bâbord, j’aime moins. On ne peut pas se retenir contre la table pour aller à la salle de bain. Et si on a le courage de s’y rendre, il faut se faire des bras pour se retenir/se pousser contre la porte de la cabine des toilettes pour garder l’équilibre. Il faut aussi essayer de ne pas se faire pipi dans les pantalons. Vous savez, le petit jeu d’air, entre le bol de toilette et le siège, peut devenir source d’anxiété avec le bateau penché de ce côté.


Le positif, on va plus vite. On pense même arriver dans 2 jours, au matin. Après plus de 60 heures de moteur, nous profitons du regain de vent pour faire plaisir à nos tympans et juste écouter le vent, les vagues contre la coque. À 14h, nous éteignons donc le moteur. Si paisible!


Vers 16h, je vois quelque chose sauter derrière le bateau. Je suis excitée mais je n’ai pas eu le temps de sortir mon téléphone alors on continue à discuter. Quelques minutes plus tard, ça saute encore derrière le bateau. J’ai vu quelque chose de noir. J’imagine la grosseur du poisson. Je suis un peu plus aux aguets. Puis 3e fois, oh là ça suffit, je vais aller m’asseoir à l’arrière jusqu’à ce que je puisse prendre une photo de ce poisson. Arrivée à l’arrière, surprise:


C’est le safran de l’Hydrovane, notre pilote automatique au vent, qui se balance au bout d’une corde et qui frappe l’eau. Oh que je l’ai trouvé drôle sur le coup. Je pensais tellement au poisson qui n’était pas là. J’ai averti Louis, qui ne m’a pas cru au départ, et qui l’a ensuite sorti de l’eau. On s’est aperçu qu’il était brisé. Ce qui n’est finalement pas drôle du tout. On vient de perdre notre façon d’économiser batteries et essence, car le pilote automatique régulier consomme beaucoup les batteries et on doit donc partir le moteur plus souvent. C’est aussi dispendieux comme système alors disons que je ne l’ai pas rit longtemps, mais j'étais contente que Louis ait pensé l'attacher au cas où.


On essaie de se changer les idées, on met de la musique et on chante. Que du pur bonheur de voir Louis chanter comme ça.



Vers 17h le vent est au près. C’est l’allure la moins confortable je dirais. Le voilier gîte beaucoup. On part le moteur une petite heure pour recharger les batterie puis Louis va faire une sieste car la nuit risque d’être mouvementée. Moi je reste dans le cockpit et j’admire l’océan. Vers 19h je rentre car je ne trouve plus ça très sécuritaire dans le cockpit. Je veux dire, sans être attachée avec ma ceinture de sécurité alors je rentre dans la cabine et me couche directement dans le lit du capitaine (à côté du moteur). Louis se réveille peu après. Il me demande de l’aider à réduire la voilure car on gîte beaucoup et ça n’aide pas notre vitesse. On met donc nos ceintures de sécurité et on s’attache avant de s’attaquer aux voiles.


On rentre ensuite et on se couche directement. On ne soupe pas ce soir là. On se prend une barre protéinée et c’est tout. On repartira le moteur de 20h30-21h30 car on a l’impression que les batteries ne rechargent pas et comme je vous le disais, le pilote automatique prend beaucoup de batteries. On ne veut donc pas devoir continuer à barrer chacun notre tour si les batteries ne chargent plus. C’est long 2 jours à se partager la barre à seulement 2 personnes.


Les vagues font même retentir l’alarme plusieurs fois, donc on doit réduire la sensibilité pour ne pas qu’elle sonne toute la nuit à cause des vagues. Au moins, on sait que ça fonctionne alors c’est déjà ça de bien. Elle n’avait pas encore retentit du voyage. Vous imaginez donc que ça bouge un peu plus ce soir.


Est-ce que je vous ai parlé de dormir avec le vent tribord amure et à l’allure au près ? Ça tape, il y a des vagues, et en plus, au lieu de pencher sur le côté extérieur du bateau et donc de pouvoir dormir de façon plus stable contre le mur et le lit, je glisse vers le mur pas très droit du moteur et je l’entend très bien. Je ne dormirai pas beaucoup cette nuit, mais ça vous le saurez demain.

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