Tellement de soleil ici, mais frais le matin; j’avais peur d’avoir froid sur l’eau hier, rien n’aurait pu être moins vrai. Les prévisions météos changent vite ici. Il y a deux jours, il annonçait nuageux avec possibilité de pluie pour aujourd’hui et demain. Il fait un gros soleil aujourd’hui.
On planifie aller au phare ce matin, mais on doit changer nos plans car c’est environ 1h05 pour s’y rendre (38km) et Louis me dit qu’il reste une ligne d’essence donc on cherche une station service sur Google et on prend ce chemin: à 45 min. On espère se rendre. Il ne doit pas y avoir de station service à tous les coins de rues ici.
On roule dans des forêts de pins sublimes. La plupart des pins sont brûlés, probablement dû à l’éruption du volcan (mais elle était sous-marine?) ou à un feu. Le plus beau c’est qu’on voit que l’écorce se régénère autour des «brûlures ».
On continue notre chemin dans des pentes très abruptes et le cadran indique qu’on est au 7/8 du réservoir. Abruptes, je vous disais. On arrête dans la vallée d’El Golfo et on se rend à Frontena pour l’essence. Mission accomplie. Je regarde le cadran à essence pour voir de quel côté est l’accès pour le réservoir. Louis me dit qu’il regardait le mauvais cadran. On avait amplement d’essence finalement. Bah, ça nous aura fait visiter. On continue donc vers le tunnel qu’on voit de l’autre côté de la vallée. Un trou dans la montagne.
On poursuit notre route de l’autre côté. Louis me demande où je veux aller. J’aimerais bien aller voir le centre d’interprétation de Arbol Garoé. C’est un arbre centaine qui aurait permis à des populations de vivre grâce à l’eau qu’il leur fournissait. Pour comprendre le principe, il faut donc aller voir. On roule sur des routes tellement à-pic: au moins 45 degrés si ce n’est pas plus. Vive la mini Fiat. On se perd et on se perd encore. Parfois Google semble vouloir nous faire passer sur le terrain des gens ou dans des routes qui n’en sont pas vraiment. On rencontre des marcheurs sur la route. Louis les encourage. On continue et l’une d’elle, derrière nous, nous fait des signes de la main. On arrête et on discute un moment avec elle. Une Espagnol du continent, venue avec des amis. Elle parle anglais. Elle nous dit que ses amis, plus haut, sauront sûrement comme aller à Arbol Garoé, si on veut bien l’amener avec nous jusqu’à eux. D’accord. Elle nous parle de son coin de pays en Espagne, du restaurant où ils vont plus tard, Guachinche Aguadara, nourriture typiquement des îles, mais on doit réserver par What’sapp et on a pas de signal en ce moment. Tant pis. On prend 2 marcheurs jusqu’à San Andrés. Pour qu’ils puissent retourner chercher les deux autres, puisque leur heure de réservation approche. On les aurait bien pris tous les 4, mais notre mini Fiat n’aurait pas supporté je crois, eux non plus. De belles rencontres tous les 4.
On se rend finalement à Arbol Garoé. Petit centre d’interprétation. Le vent souffle et on sent l’humidité environnante, ce qui ne nous est pas arrivé souvent depuis le début des vacances. Je mets une petite serviette de microfibre sur mes épaules. La baignade attendra. On entre et l’employée est en manteau d’hiver. Bon peut-être pas les manteaux d'hiver du Québec, mais quand même. C’est vous dire qu’il fait froid en montagne.
On marche le sentier et on arrive à l’arbre. Ce n’est pas une très grande promenade, mais c’est le phénomène naturel qui nous attire. L’arbre, plus de 4 fois centenaires, est pratiquement enclavé par une falaise/de hautes parois de rochers. Il y règne une forte humidité. L’arbre est couvert de mousse.
L’arbre est connu comme étant un arbre sacré/saint. Il a empêché les premiers habitants de l’île, les Bimbaches, de mourir de soif et il a fourni de l’eau, qui coulait de ses feuilles, aux conquistadors espagnols. C’est un phénomène de pluie horizontale qui lui permettait de capturer les particules d’eau dans son feuillage lorsque les nuages ou le brouillard venaient lui faire un brin de causette. Les particules en se regroupant forment des gouttelettes qui tombe au sol. Nous avons vu plusieurs petites cavités remplies d’eau près de l’arbre. Le Garoé original fut détruit au XVIIe siècle par un ouragan. Il a été remplacé par un tilleul, ce qu’on a compris en vous écrivant, car sur place, on a pris des photos des pancartes mais on a attendu avant de les lire: #1 il faisait froid avec ma mini serviette et #2, on préfère lire au chaud et ne pas oublier.
Louis veut aller à une piscine naturelle. Je n’ai pas tellement envie de me baigner ayant eu froid une partie de la journée, mais ok. On se dirige vers Las playas. On repasse donc près du traversier pour se rendre. On comprend qu’on devra revenir sur nos pas par la suite. Un peu décourageant, mais on continue. On roule et on roule. On arrive la bas, ce n’est pas vraiment une plage. Disons plutôt qu’il y a un gros bloc de béton avec une échelle pour aller dans l’eau. Ça ne nous tente pas trop. On continue donc pour voir si on trouvera un autre chemin pour ne pas avoir à revenir sur nos pas. Et bien non. Louis aura quand même essayé quelques chemins abruptes sans succès. Il arrête faire pipi sur le côté de la route, mais il vente tellement, qu’il ramène son pipi sur ses vêtements. Le chanceux!
On arrête dans un petit restaurant de ce côté de l’île, vers 15h. On attend ensuite la lumière du petit tunnel à une seule voie pour retraverser de l’autre côté. On veut voir de belles vues et on cherche donc des belvédères (mirador en espagnol).
Direction mirador Hoya de Fireba, mais Louis voit un écriteau et décide de tourner pour aller à Jinama. On y découvre une vue incroyable. Très contents d’être passés. On aurait voulu aller dans les sentiers, mais ils sont fermés.
On continue vers le mirador Hoya de Fireba, 1330 mètres de la route, mais on n’y voit pas de stationnement alors on continue vers le mirador de la Llania. On se stationne pour marcher dans la forêt. Je prend la grosse couverture de plage cette fois. On arrive sur une colline de petites pierres volcaniques, on y voit un arbre avec une base en béton, qui se vide dans un récipient dans le sol. On connaît maintenant la pluie horizontale des l’îles alors on ne se pose pas trop de questions, mais c’est plaisant à voir de près. On marche un moment dans les collines. La vue est belle, mais on préférait celle de Jinama. On revient par un autre sentier dans la forêt. Je vous ai dit qu’elle nous faisait penser à une forêt de Hobbits? Elle semble enchantée. On y marcherait des heures, mais il nous faudrait être mieux habillés. Louis nous ramène à la voiture. Il a le sens de l’orientation cet homme, c’est certain!
Oh, on ne vous l’avait probablement pas dit, mais ils ont quand même quelques protections sur la route. Parfois c’est le vide et parfois il y a des barrières de métal pour empêcher les voitures de voler.
Retour à l’appartement mais avant, on arrête au supermarché pour acheter un fromage en particulier. Andreas me l’a fait répéter plusieurs fois hier, il a dit de le manger avec l’ananas des îles. On a l’ananas, il nous manque le fromage: « queso ahumado » (si je fais une faute, je m’excuse, je l’écris au son). C’est un fromage de chèvre fumé , à ce qu’on a compris du moins. Il est supposé être très doux. La dame au comptoir me montre un gros morceau: environ 3x4x3 pouces. Cela aurait probablement été au moins 20$ au Québec, Canada. Je me demande si je le fais couper, mais je le prends comme il est. Le prix ici: 2,73 euro. Sans commentaire!
On se prépare donc le fromage et les ananas vers 18h pour relaxer un peu. Très bons avec un peu de pain.
On est tous les deux épuisés. On se couche finalement à 19h. Louis s’endort rapidement et moi je tourne, je tourne… jusqu’à 21:30 lorsqu’il se lève pour lire un peu. Disons que j’ai un peu de difficulté avec mon sommeil en vacances, mais si c’est juste ça, on ne se plaindra pas.
Continue à écrire, ma belle petite Peanut. C'est vraiment intéressant de vous suivre.