J’ai bien dormi. Prête pour le départ! On prend notre temps ce matin, mais bon, pas trop quand même. Louis va rapporter l’auto (à côté) et finaliser avec la marina pendant que je prépare le bateau. On déjeune de céréales et on se prépare à partir. J’ai pris 2 gravols au gingembre ce matin.
10:10 on largue les amarres. Je tiens la barre pendant que Louis va enlever les défenses. On est bientôt sorti de la baie, alors je fais tout ce que j’ai à faire avant, Louis ne veut plus que je bouge ensuite. Le but de cette journée est que je ne sois pas malade. On sort de la baie à 10:30.
Louis me sort mes nouvelles lunettes pour mal de mer. Il faut bien les essayer. La seule problématique c’est que je ne peux pas avoir mes vraies lunettes en même temps, mais bon, il faut bien l’essayer au moins une fois.
Pour l’instant tout va bien. Le vent est fort, beaucoup plus fort que ce qu’on s’attendait, mais on a été aussi plus loin des côtes. C’est toujours plus venteux entre les îles de Tenerife et Gran Canaria.
Aucun nuage à l’horizon, il fait beau, le vent est bon, les vagues sont très présentes. On navigue à 9.5 noeuds avec seulement le génois. Génial!
Je vois même passer une tortue de mer près du bateau, d’une couleur orangée!
Les vagues sont de plus en plus grosses, on doit enlever le pilote automatique. Louis prend la barre. Il fait ça de main de maître. C’est encore plus contrôlé qu’avec le pilote automatique. Je dois vous dire qu’il travaille beaucoup. Les muscles de ses bras sont tout à fait réveillés. Son exercice de la journée est fait, c’est certain.
On remet le pilote automatique un moment, puis on doit rentrer un peu le génois car les vents ne faiblissent pas du tout. Je mouline, je mouline. C’est moi qui fait mon exercice là. On est encore à 9.3 nœuds avec 60% du génois.
Des vagues, des vagues, en voulez-vous? Je n’ai jamais été dans une mer aussi agitée, mais je tiens le coup. Ça va bien. On adore notre journée. On prend plein de vidéos mais ça ne rend même pas justice à la réalité. Des vagues énormes. On passe notre temps à dire, « oh celle là », « oh, regarde la grosse qui arrive », « ouiiii ». On prend plein de vidéos.
On dîne de cannes de thon (pour Louis, et 2 bouchées pour moi), de carottes (pour moi) et de biscuit soda. Juste pour avoir un fond dans l’estomac. Ce n’est pas le temps d’aller faire cuire quelque chose.
On réduit encore la voilure à 40%. Vers 14h, on voit une 2e tortue et une vague, que dis-je, un mur d’eau. Bon j’exagère, mais être dans le creux d’une vague et voir la vague arriver avec 4-6 mètres de haut (ou plus), sur le côté du bateau, c’est un mur! Il y a même un « oh » qui est sorti de mes lèvres. Tout se passe bien, ne paniquez pas, mais disons que, par la force des choses, j’ai changé de côté du bateau quelques secondes.
Je passe les 2 heures suivantes avec un peu moins d’énergie, mais il vente beaucoup, donc j’ai un peu froid. Je fini par m’asseoir par terre dans le cockpit et je troque la couverture blanche pour la rouge. Je me souviens que j’ai eu froid avec mon manteau blanc à Terre-Neuve jusqu’à ce que je change pour le manteau mauve. Simplement dit: la couleur absorbe la chaleur du soleil, le blanc la renvoi.
Vers 16:30, je descend à la radio pour appeler la marina San Miguel et voir s’ils ont de la place. Ils nous ont dit oui au téléphone hier, mais on ne prend pas de chance. Ils en ont. Je leur demande s’ils ont un quai pour s’amarrer à bâbord, on me répond que oui donc Louis met les défenses à bâbord. Je vais ensuite à l’avant changer l’amarre de côté et j’attends.
Le mur brise-lame à notre tribord, nous entamons notre entrée à presque 180 degrés. Des jeunes se baignent tout près. Je vois l’employé de la marina courir sur le quai en retrait pour nous accueillir. Mais le quai est à notre tribord avec en plus, des bateaux amarrés en ligne. Il reste la place au bout. Je demande à Louis si je change les défenses de côté mais ça me laisserait peu de temps. Il décide de faire un 180 degrés pour s’amarrer à bâbord. C’est difficile de vous expliquer les distances car sur l’eau, c’est trompeur, mais tout est proche. Donc il continue à avancer vers les quais centraux. Il y a un petit chenal entre les quais centraux et le quais de réception à tribord. Un petit bateau et plusieurs motomarines doivent donc attendre qu’on tourne avant de pouvoir continuer car on leur bloque momentanément le passage. C’est très serré. On a peu de place. Tout est très près. On approche du quai de réception pratiquement de face, je dirais a 45 degrés du quai. On est vraiment tout près. J’entends les gens du voilier juste á côté s’activer. Un va sur le quai, les autres nous regardent attentivement, car on est assez près d’eux. L’employé de la marina se concentre sur le bout du bateau et l’ancre pour pouvoir pousser j’imagine, si ça se passe mal. Je ne sais pas ce qu’il pense. On est tellement près du quai et pas encore parallèle. On pourrait croire que c’est presque comme si on allait foncer dans le quai de biais, mais ce serait ne pas connaître mon capitaine. Le bateau se met à tourner à la dernière seconde, le bateau s’approche du quai, je donne presque l’amarre avant à l’employé de la marina au lieu de lui lancer de loin. Louis met le bateau en renverse pour que le "prop wash" tire l'arriere du bateau vers le quai. Les défenses touchent doucement le quai et louis donne l’amarre arrière au proprio du voilier à côté. On s’amarre donc comme des pros, à 3-4 pieds derrière le voilier voisin. Vraiment chapeau capitaine! Un sans faute! Même pas eu à mettre à la renverse/“reculons”. Vraiment, cette arrivée extraordinaire au quai restera dans ma mémoire pour très longtemps! Quand on voit la perfection, on s’en souvient longtemps! Incroyable!
L’employé de la marina me demande ensuite si c’est moi qui a appelé à la radio. Je lui dit que oui et il s’excuse de ne pas parler beaucoup en anglais. Voilà peut-être pourquoi il n’avait pas compris pour les défenses a bâbord. Pas de problème car tout fini bien.
On paie pour la nuit et demain on ira à la marina voir des employés qui parle anglais pour nous réserver un quai quelques jours. C’est maintenant le moment de relaxer un peu.
On se réchauffe ensuite le super chili que Louis nous a fait hier. Il nous en reste pour 2 repas chacun. J’en rêve depuis hier. On se met aussi un film pour relaxer car on est tous les deux épuisés: tickets to paradise (avec George Clooney et Julia Roberts). Très bien pensé comme film léger. On fini tous les deux par se regarder et se mettre d’accord qu’on a peu mangé aujourd’hui et qu’on finira donc le chili avec un 2e bol chacun. Trop bon!
Douche à l’eau assez fraîche disons et dodo avant la noirceur. Une superbe journée de voile en bonne compagnie, que demander de mieux?!
MERCI a vous deux de nous faire vivre ces bon moments....Oncle Robert & Tante Nicole...xxx
❤️
Si j'ai bien compris l'histoire, les lunettes fonctionnent !?!? Chapeau au capitaine